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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/128

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son[1] où il avoit esté longuement pour Henri d’Alemaigne qu’il avoit occis ou moustier Saint Lorent à Viterbe, et li commanda[2] que il alast contre Guy de Freutemont[3] qui[4] vouloit oster et soustraire aucunes terres qui apartenoient à l’eglise de Rome. Gui de Monfort se appareilla et vint contre Gui de Freutemont. Quant Gui de Freutemont sot sa venue, si le doubta moult pour le grant pooir qui estoit en li ; si li rendi toute la terre qui apartenoit à l’eglise de Rome et se sousmist et mist du tout à faire la volenté de l’Eglise et de son commandement. Et par ceste maniere conquist Gui de Monfort toute la terre qui apartenoit à l’Eglise[5], fors une cité qui est appellée Urbane[6]. Le conte Gui de Monfort assist la cité ; si comme il tenoit le siege, nouvelles li vindrent que le pere sa femme[7] estoit mort ; si se parti du siege et s’en vint contre le conte de Saint Flore[8] qui sa terre troubloit et empeeschoit de tant comme il pooit[9].

  1. G. de Nangis désigne la prison : « in prisione ecclesiæ Romanæ ».
  2. Le pape Martin, latin : « a papa Martino ». Par une bulle du 11 mai 1283, Martin IV le nomma capitaine général de l’armée papale en Romagne (Duchesne, Historiæ Francorum scriptores, t. V, p. 886. Cf. Bémont, Simon de Montfort, p. 255).
  3. Guy de Freutemont, latin : « Guido de Monte Feltri », Guido de Montefeltro, chef des Gibelins.
  4. Ms. qu’il.
  5. Latin : terra Romaniolæ ».
  6. Latin : « Excepta Urbini civitate. » Urbino, Italie.
  7. G. de Nangis donne son nom : « Defuncto Thusciæ comite Rubeo » ; c’était Rosso Aldobrandino. Cf. supra., p. 32.
  8. Le comte de Saint-Flore est le comte de Fiora en Toscane, dans la province de Sienne.
  9. Les Grandes Chroniques ont omis ici deux phrases de