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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/176

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mis de la foy ; car il ne fu de touz les crestiens qui à ces angoisses secourut, dont ce fu duel et pitié.

Et en ycest an ensement, Charles le conte de Valois, frere le roy Phelippe le Biaux, à Charles le roy de Cezille quitta le droit qu’il avoit ou royaume d’Arragon et de Valences. Et lors espousa une des filles à ce roy Charles[1] ou chastel de Corbueil, ou jour de l’endemain de l’Assompcion à la benoite Virge Marie, que l’en dist à la mi-aoust. Pour lequel mariage faire et ensement le quitement des royaumes fait du conte Charles, donna yceli roy de Cezille à ycelui Charles, les contez d’Angou et du Maine à perpetuité tenir.

[2]En yce meismes an, en la kalende de juignet, il ot i juif à Paris, en la parroisse de Saint Jehan en Greve,

  1. Charles de Valois épousa Marguerite, fille de Charles II, roi de Sicile, à Corbeil, le 16 août 1290 ; elle mourut le 31 décembre 1299 (Joseph Petit, Charles de Valois, p. 236). D’après les clauses du contrat de mariage daté de Senlis le 18 août 1290, il fut stipulé que Marguerite apportait en dot à Charles de Valois les comtés d’Anjou et du Maine en échange de sa renonciation aux royaumes d’Aragon et de Valence et au comté de Barcelone (Dumont, Corps diplomatique, t. I, 1re partie, p. 420. Martène et Durant, Thesaurus novus anecdotorum, t. I, col. 1236. Cf. J. Petit, op. cit., p. 18).
  2. Ce paragraphe n’est pas emprunté à la Chronique latine de G. de Nangis, dans laquelle on ne parle pas de ce miracle qui eut lieu à Paris le jour de Pâques 1290 (2 avril). On pourra voir dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XXI, p. 127 (Extrait d’une chronique anonyme finissant en M CCC LXXX), une mention du même miracle qui offre des points de ressemblance avec le récit des Grandes Chroniques. Cf. ibid., p. 132-133 ; ibid., t. XXII, p. 32. Villani, Historie Fiorentine, dans Muratori, Rerum italicarum scriptores, t. XIII, p. 336, chap. cxlii, rapporte le même fait. Cf. D. Félibien, Hist. de Paris, t. I, p. 458.