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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/21

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lier, Primat s’étend sur les derniers moments de saint Louis, sur plusieurs miracles, sur l’avènement de Philippe III ; Guillaume de Nangis a complètement laissé de côté toute cette partie et s’est contenté, pour les débuts des Gesta, d’emprunter seulement quelques passages aux chapitres xxxix et xl de son prédécesseur. Si l’on peut signaler encore, au cours de son ouvrage, quelques additions, telles que celles qui correspondent aux chapitres xvi, xx et xxii des Grandes Chroniques, ou quelques omissions[1], il n’en est pas moins évident que, jusqu’à l’année 1277, Primat est la source principale dans laquelle Guillaume de Nangis puisa pour écrire ses Gesta Philippi[2].

À partir de l’année 1278, les deux historiens continuent à faire le récit des mêmes événements ; mais, dans Guillaume de Nangis, ils sont retracés avec une abondance de détails qui n’existe pas dans Primat. On trouve ainsi dans les Gesta Philippi un tableau beaucoup plus complet de l’expédition de Charles d’Anjou en Sicile, de celle de Philippe III en Aragon, de la prise d’Elne, du siège et de la prise de Girone, du passage de l’armée française à travers les Pyrénées, et enfin des derniers jours de Philippe le Hardi. Si Guillaume de Nangis nous expose encore comme Primat le différend qui surgit entre les Frères Prêcheurs et l’abbaye de Saint-Denis

  1. Cf. les chapitres lv et lvi de Primat avec les passages de Guillaume de Nangis qui correspondent aux chapitres vii et viii des Grandes Chroniques. On peut également signaler que ce que G. de Nangis dit sur Pierre de la Broce (chapitre xxvi des Grandes Chroniques) est tiré d’une source différente de celle de Primat.
  2. Voir dans Neues Archiv, t. IV, p. 448-452, les points de ressemblance entre Primat et les Gesta Philippi que Brosien fait ressortir.