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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/26

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Dans la partie antérieure à 1113, Guillaume de Nangis n’ayant donné qu’une copie d’Eusèbe, de saint Jérôme et de Sigebert de Gembloux[1], dom Luc d’Achery, son premier éditeur[2], ne la publia qu’à partir de cette date. Après l’année 1113, Guillaume de Nangis, tout en puisant le récit des événements chez les historiens qui le précédèrent, n’en fit pas moins une œuvre personnelle par la manière de les présenter[3]. Pour l’époque où il vécut, il raconte les faits dont il fut témoin ou qui lui avaient été rapportés ; aussi peut-on dire qu’il est une des principales sources à laquelle on devra recourir pour écrire l’histoire des premières années du règne de Philippe le Bel.

Après la mort de Guillaume de Nangis, les religieux de Saint-Denis, investis de la mission de recueillir et de conserver sous forme d’annales les faits qui se déroulaient dans le royaume, s’attachèrent à continuer sa Chronique[4]. Ils le firent régulièrement jusqu’à l’année 1340. Les calamités qui bouleversèrent alors notre pays interrompirent leur œuvre[5], que Jean de Venette reprit ensuite. Cette Chronique, écrite en latin, c’est-à-dire dans la langue officielle, devint ainsi comme la base et la

  1. H. Géraud, Ibid., Prologue, t. I, p. 1-2.
  2. Spicilège, in-4o, t. XI, p. 405 ; in-fol., t. III, p. 1. — Le Rec. des hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 544 à 646, donne la Chronique et ses continuations de 1226 à 1328. H. Géraud la donne avec ses continuations jusqu’en 1368.
  3. « Subjungens que ab aliis quidem digesta erant, sed non eodem modo ordinata, composui et alia mei temporis compilavi » (H. Géraud, op. cit., t. I, p. 2).
  4. H. Géraud, op. cit., t. I, Introduction, p. xv-xviii.
  5. Les continuateurs de Guillaume de Nangis disent que 1340 fut une année de calamités, de misère, de honte et de confusion. « Hoc anno calamitatis et miseriæ, ignominiæ et confusionis » (H. Géraud, op. cit., t. II, p. 166).