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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/28

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l’avait déjà mise à profit tant pour sa Vie de saint Louis que pour sa Chronique universelle[1].

Composée, surtout pour la partie antérieure aux premières années du xiiie siècle, à l’aide de la compilation de Robert d’Auxerre[2], dont il donne un résumé avec quelques maigres additions, la Chroniques de Géraud de Frachet n’a pas non plus, dans sa dernière partie, de 1211 à 1268[3], une grande valeur ; elle n’offre qu’une courte histoire du xiiie siècle. Néanmoins, les religieux de Saint-Denis, la possédant et la voyant appréciée par l’historiographe officiel, Guillaume de Nangis, se mirent en peine de la continuer de la même manière que celle de leur confrère. La première continuation de Géraud de Frachet, de 1268 à 1285, fut même effectuée du vivant de Guillaume de Nangis, soit entre 1285 et 1293[4]. La partie de la seconde continuation qui s’étend de 1285 à 1300 aurait été rédigée plus tard, peut-être après la mort de Louis X le Hutin[5], et en tout cas serait postérieure à la Chronique de Guillaume de Nangis. Ces continuations, qui s’étendent jusqu’au milieu du xive siècle, et dont une notable partie fut rédigée par Richard Lescot, moine de Saint-Denis, peu avant 1360, sont, dit M. Delisle[6], des « œuvres originales d’une réelle valeur et très utiles à étudier pour une critique des récits de

  1. Jean Lemoine, Chronique de Richard Lescot, Introduction, p. xxiii à xxv.
  2. Mort en 1212.
  3. La Chronique de Géraud de Frachet s’arrête à 1266 dans une première rédaction ; elle fut continuée dans une seconde jusqu’à 1268 par l’auteur lui-même, qui mourut en 1271 (J. Lemoine, op. cit., Introduction, p. xvii).
  4. J. Lemoine, Ibid., p. xxix.
  5. J. Lemoine, Ibid., p. xxxiv.
  6. Histoire littéraire de la France, t. XXXII, p. 566.