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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/326

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de la royne Jehanne, si comme par avant est escript, fu trouvé innocent par la confession d’un Lombart qui avoit à non Noffle[1] ; lequel estoit jugié à Paris à estre penduz au gibet.

Et en cesti an, mut une très grant dissencion entre le duc de Lorraine et l’evesque de Mès pour trés petite achoison ; laquelle eust esté tost apaisiée qui y eust voulu mettre i pou de paine. Mais en la fin, les ii oz assamblèrent emprés[2] i chastel que on appelle Floart[3] et là ot moult aspre bataille entre eulz. Toute foiz ot le duc victoire par sa cautelle et industrie, car l’evesque avoit plus de gent que le duc. Si s’en commencierent à fuir, et en y ot bien iic que mors que noiez. Ylec, le conte de Bar neveu de l’evesque, le conte de Salmes et son filz furent pris et pluseurs autres nobles qui estoient de la partie à l’evesque. Mais il furent assez briefment delivrez de prison par paiant une grant somme d’argent.

  1. Noffle, Noffo Dei, Florentin, agent de la maison Ranieri Jacobi de Florence, qui, dans l’affaire de Jean de Calais, chanoine de Saint-Étienne de Troyes et trésorier de la reine douairière Blanche de Navarre, fut un des accusateurs de Guichard (Abel Rigault, Le procès de Guichard, évêque de Troyes, p. 23-24 et 219).
  2. Emprés ; latin : « juxta ».
  3. La Continuation de G. de Nangis donne à cette localité le nom de « Fleve » et dit que cette bataille fut livrée : « die Jovis ante festum sancti Martini hyemalis », soit en 1313, le 8 novembre. Mais l’Art de vérifier les dates (in-fol., t. III, p. 51) place cette guerre en 1309 et dit que la Continuation de G. de Nangis fait erreur en la plaçant en 1313. D. Calmet (Hist. de Lorraine, t. II, col. 436) ne fait qu’allusion à cette guerre. Les Grandes Chroniques ont beaucoup abrégé la Continuation de G. de Nangis.