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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/80

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l’Apostoile eust iii fors chastiaux et defensables en son commandement, qui sont des apartenances de la seigneurie du roiaume de France, assis assés près de la cité de Lyons pour son propre corps garder et defendre, se besoing en fust[1].

Ce concile general[2] commença dès kalendes de may et dura jusques à la Magdalene. En ce concile general ot fait moult de bonnes besoignes et profitables. L’en ordena premierement et establi que l’Apostoile fust esleu des cardinalz, et en pou de temps, ou que l’en les meist en prison fermée et que l’en leur donnast pou viandes jusques atant qu’il se fussent acordez[3]. Après ce, il fu acordé que la disiéme partie des biens de sainte Eglise fussent donnez et ottroiez jusques à vi ans, pour soustenir et deffendre la terre d’outre mer. En ce meismes concile, furent cassées aucunes religions qui vivoient d’aumosnes, si comme les freres des Sacs et les freres des Prés et plusseurs autres[4], et les bigames furent quassés et mis hors de touz privileges de clerc et furent abandonnez à laie justice aussi comme laye gent[5]. En la fin du concile vindrent les messages des Griex courtoisement et bien noblement, et distrent et promistrent qu’il estoient de la court de saint Eglise, et confesserent le Pere, le Filz et le Saint Esperit, et chanterent en plain concile, à haute

  1. Cette dernière phrase relative à ces trois châteaux n’est pas empruntée à G. de Nangis.
  2. Ce concile qui fut le quatorzième concile général, présidé par Grégoire X, commença le 7 mai 1274 et fut terminé après la sixième session, le 17 juillet suivant.
  3. Labbe et Cossart, op. cit., col. 975 et 976.
  4. Ibid., col. 988, § 23.
  5. Ibid., col. 984, § 16.