Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

monterent sus i destrier couvert de ses armes ; et avoit une tunique des armes de France, et un bacinet couvert de blanc cuir. Et à sa destre estoit messire Flastres de Ligni, messire Gui de Biausay et messire Jehan de Cepoy[1]. Et à senestre estoit messire Troularz d’Usages, et messire Sansses de Baussay. Et par derrieres estoit le Borgne de Sery[2] qui portoit son hyaume atout une couronne et la fleur de liz dessus. Et par devant estoit messire Jehan de Biaumont[3] qui portoit son escu et sa lance, et messire Mile de Noiers monté sus i grant destrier couvert de haubergerie, et tenoit en sa main une lance en laquelle l’oriflame estoit atachié, qui estoit d’un vermeil samit a guise de gonfanon à ii queues, et avoit entour houpes de soye vert. Et ainsi ala vers la bataille.

Quant les Flamens virent tant de gens venir sus eulz, il ne porent plus soustenir le fès ; si se desconfirent. Là pot-on veoir maint homme trebuschier et mettre à mort, et les nobles de France crier à haute voiz : « Mon joie Saint Denis ! » Et le conte de Hainaut, qui s’estoit trait vers le mont de Cassel, trouva une bataille de Flamens qui s’estoient trais en i clos. Tantost courut à eulz, mais tant estoient entrelaciez que dessevrer ne les pooit ; si descendi à pié et sa che-

  1. Probablement Jean Ier de Chepoy, fils de l’amiral et grand-maître des arbalétriers, Thibaut de Chepoy (P. Anselme, t. VII, p. 740).
  2. Gui de Seris, dit le Borgne, qui avait été chambellan de Philippe le Long (voir La guerre de Flandres (1328), dans Bibl. de l’Éc. des chartes, t. LXXXIII (1922), p. 373, note 2).
  3. Sans doute Jean de Beaumont, seigneur de Sainte-Geneviève, qui était souverain maître d’hôtel de Philippe de Valois (P. Anselme, t. VIII, p. 311).