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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/139

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venir et jugoit à regarder la phisonomie des gens, et à la foiz disoit voir et à la foiz mentoit. Elle avoit tant fait par aucuns des familiers messire Robert d’Artois, que elle emprist une fort chose à faire, si comme vous orrois. Il avoit i bourgois à Arras qui avoit rente à vie sur le conte d’Artois, et en avoit lettres seelées du seel le conte d’Artois. Quant il fu trespassé, la damoiselle fist tant par devers les hoirs dudit bourgois, que eust celle lettre ; et puis fist escrire une lettres de l’envesteure monseigneur Robert, si comme vous avez oy ; puis prist le seel de la vielle lettre et le dessevra du parchemin à i chaut fer qui tout propre avoit esté fait ; si que l’emprainte du seel demoura toute entiere, puis la mist à la lettre nouvelle ; et avoit une maniere de ciment qui atacha le seel à la lettre aussi comme devant. Et puis vint à messire Robert d’Artois, et li dit que une telle lettre avoit trouvée en sa maison à Arras, en une vielle aumoire. Quant messire Robert vit les lettres, si en fu moult joians et li dist que jamais ne li faudroit, et l’envoia demourer à Paris.


VIII.
Comment l’enfant de Pomponne guerissoit plusseurs malades[1].

En ce meismes an, en la dyocese de Paris, en la ville de Ponponne[2], avoit i enfant de l’aage de viii ans ou environ, lequel se disoit garir les malades par sa pa-

  1. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. II, p. 112 à 115.
  2. Pomponne, Seine-et-Marne, arr. de Meaux, cant. de Lagny.