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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/151

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donné trives aus Sarrazins, dont plusseurs disoient que ledit roy d’Espaigne avoit esté corrompu par argent, et pour ce avoit-il donné lesdittes trives aus Sarrazins.


X
Comment sentence fu donnée contre messire Robert d’Artois, de la conté d’Artois, et comment la damoiselle de Divion fu arse, et comment ledit Robert fu appellé à droit pour soy espurgier des crimes devant diz[1].

L’an mil CCC XXXI, fu sentence donnée en parlement à Paris pour le duc de Bourgoigne, pour la conté d’Artois contre messire Robert d’Artois conte de Biaumont en Normandie. Car la contesse d’Artois devant ditte, qui estoit moult sage, fist tant que elle ot le clerc qui avoit escript les lettres[2] et le mena par devers le roy, et cognut que la damoiselle de Dyvion li avoit fait escrire unes lettres environ avoit i an ; puis li furent monstrées et recognut que il les avoit escrites de sa main. Puis manda le roy messire Robert d’Artois et li dist que il estoit enformé que la lettre n’estoit pas vraie, et qu’il se deportast de la demande qu’il faisoit de la conté d’Artois. Et il respondi que

  1. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis (éd. Géraud), t. II, p. 124 à 131. Pour ce qui concerne Robert d’Artois, voir Jean le Bel, éd. Viard et Déprez, t. I, p. 95 à 100, et Froissart, éd. Luce, t. I, p. 100 à 103 et 105, et 307 à 311, 313 à 316.
  2. Sans doute Pierre de Sains, qui avait écrit presque toutes les fausses lettres (Lancelot, Mémoire pour servir à l’histoire de Robert d’Artois, dans Mémoires de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, t. X, p. 607, 613).