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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/188

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trées de son royaume, et les faire garder viguereusement et deffendre. Toutes lesquelles choses estoient conseilliées et ordenées par le conseil de messire Robert d’Artois, si comme l’en disoit communement.

Item, depuis que le devant dit chastel de Paracol fu pris, un noble homme de la langue d’oc, lequel avoit nom Ernaut de Myrande[1], si fu pris pour ce que par li avoit esté traitreusement ledit chastel pris des Anglois ; pour laquelle cause, il ot la teste copée à la place aux Pourciaux à Paris[2], et puis fu mené au gibet et pendu.

Item, en ce meismes an, plusseurs villes et chastiaux furent pris en Gascoigne par le connestable du roy de France, le conte d’Eu[3], le conte de Fois, le conte d’Armignac et plusseurs autres nobles de la langue d’oc, ou dit pays.

Et en ce meismes an, Nicholas Buchet né du Maine et tresorier du roy de France, ardi i port ou ville en Angleterre qui estoit appelle Portemue[4] aveques plus-

  1. Richard Lescot (p. 45, § 112) l’appelle : « Ernaldus de Normandia » ; la Continuation de G. de Nangis, t. II, p. 158, « Renaldus de Normannia ». C’est Arnaud de Marmande, écuyer, qui était alors châtelain de Parcoul (E. Déprez, La Papauté, la France et l’Angleterre, p. 157, note 3, et Chronographia, t. II, p. 26, note 2).
  2. Le 8 mars 1338 (n. st.), voir Chronique parisienne anonyme, dans Mémoires de la Soc. de l’hist. de Paris, t. XI, p. 171-172, et surtout la note 4 de la p. 172.
  3. Raoul, comte d’Eu, était lieutenant du roi en Languedoc et en Gascogne. Sur ces premières opérations de la guerre de Cent ans dans ces provinces, voir Hist. de Languedoc, nouv. éd., t. IX, p. 496, note 5, et Chronique normande, p. 245, notes 1 à 4.
  4. Portsmouth aurait été brûlé le 24 mars 1338 (Froissart, éd. Kervyn de Lettenhove, t. II, p. 552).