Aller au contenu

Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/229

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Valois, esquelles lettres estoient aucunes requestes[1]. Et pour ce que lesdittes lettres ne venoient pas à nous, [et que] lesdittes requestes n’estoient pas à nous faites, ainsi comme il appert par la teneur des dittes lettres, nous ne vous en faisons nulle response. Toutes voies, pour ce que nous avons entendu par lesdittes lettres et autrement, que vous estes embatu en nostre royaume de France, en portant grant domage à nous et à nostre dit roiaume et au peuple, meu de volenté sanz point deraison, en non regardant ce que homme lige doit garder à son droit seigneur, car vous estes entrés en nostre hommage, en nous recognoissant, si comme raison est, roy de France, et promis obeissance telle comme on la doit promettre à son seigneur lige, si comme il appert par voz lettres patentes scellées de vostre grant seel, lesquelles nous avons par devers nous, et en devez autant avoir par devers vous. Nostre entente est, quant bon nous semblera, de vous chacier hors de nostre roiaume, à l’onneur de nous et de nostre majesté royal, et au profit de nostre peuple. Et en ce faisant, avons nous ferme esperance en Jhesu Crist dont touz biens nous viennent. Car par vostre emprise qui est de volenté non raysonnable, a esté empeeschié le saint voiage d’outre mer, et grant quantité de crestiens mis à mort, et le service de Dieu apeticié, et sainte Eglise aornée de moins de reverence. Et de ce que vous cuidiez avoir les Flamens en ayde, nous cuidons estre certains que les bonnes gens et les communes du pays se porteront par telle maniere envers nostre cousin le conte de Flandres leur seigneur, qu’il garderont leur honneur et leur loyauté.

  1. « Que vous feistes al dit Phelip de Valois » (Ibid.).