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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/255

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voierent leurs messages au roy d’Angleterre, à savoir, s’il vouloit traitier à aucune maniere de pais aveques le roy de France, il passeroient la mer. Si orent en response que en Angleterre il n’enterroient ja, mais il entendoit prochainement visiter son royaume de France, et yleques, pour la reverence du siege de Rome, les orroit volentiers. Et puis vindrent lesdiz cardinaulz aus Flamens, si leur respondirent aussi comme hommes desesperez, que jamais il ne s’enclineroient à aucune pais s’il n’estoient premierement absoulz. Et après, quant lesdiz cardinalz furent venuz aus Brebançons et aus Hanoiers, si leur donnerent ceste response ; que sauve l’aliance qu’il a voient au roy d’Angleterre, il s’acordoient touz jours au bien de pais. Et ja soit ce que par l’administracion et servise des devant diz cardinalz, trives fussent entre le roy de France d’une partie et les Flamens et autres aliez d’autre partie ; toutes voies, quant au roy d’Angleterre, il n’estoit nulle mencion. Mais estoient les gens du roy de France en Gascoigne aveques l’evesque de Biauvez[1] qui combatoient forment les gens du roy d’Angleterre. Et par tout l’esté, ceus qui soustenoient la partie de Charles de Bloys contre le conte de Monfort estoient hommes qui monteplioient moult batailles.

Et en ce meismes an, ou moys de septembre, vint derechief messire Robert d’Artois et le conte de Sale-

  1. Jean de Marigny, évêque de Beauvais depuis 1312, transféré en 1347 à l’archevêché de Rouen. Il avait été nommé lieutenant du roi en Gascogne, Agenais, Bordelais, Saintonge et dans tout le Languedoc par lettres du 6 avril 1342 (Hist. de Languedoc, nouv. éd., t. X, col. 901, no  351. Cf. t. IX, p. 540).