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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/259

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XXX.
De la forme des trives et du traitié fait entre le roy de France et le roy d’Angleterre par les cardinalz.

La forme des trives est telle. Vez-ci les choses acordées et jurées entre le roy de France et le roy d’Angleterre ; c’est à savoir par monseigneur le duc de Bourbon et le duc de Bourgoigne pour le roy de France, et par le conte Derbic, le conte de Norenton et par autres nobles pour le roy d’Angleterre en la presence des cardinaulz Penestre et Tusculain, traitteurs de la pais, en la ville de Malestroit[1].

Premierement est acordé que pour la reverence de l’Eglise et à secourre au mauvais estat de crestienté et à espargnier aus dommages des songiez des II roys, et pour l’onneur des cardinaux traitteurs de la pais des II roys, que sus toutes discordes et dissentions meues entre les II roys, soient envoiez à court de Rome aucuns du sanc des II roys aveques aucuns autres qui aient puissance de concorder, de otroier et de affermer sur toutes les dites discordes, selon le traittié de nostre Saint-Pere le pape et des devant diz traitteurs.

  1. Des trêves furent conclues le 19 janvier 1343 dans le prieuré de Sainte-Marie-Madeleine à Malestroit (Morbihan, arr. de Ploërmel, ch.-l. de cant.) par l’entremise des cardinaux Pierre des Prés, évêque de Palestrina, et Annibal Ceccano, évêque de Frascati, légats du Saint-Siège (Murimuth, p. 129 à 135, et R. d’Avesbury, p. 344 à 348, donnent le texte de la trêve). Cf., dans Rymer, t. II, 2e part., p. 1216, des lettres de Clément VI, du 12 décembre 1342, adressées à Édouard III pour l’engager à bien accueillir les propositions de paix transmises par les cardinaux.