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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/281

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choses grans et merveilleuses et qui n’aviennent que trop pou et à tart, si comme sont mutacions de lois, de siecles, de royaumes, et advenemens de prophetes. Et doivent avenir ces choses especiaument vers les parties de Jherusalem et de Surie.

[1]En celui an, le roy d’Arragon prist le roy de Maillogres et li osta son roiaume pour ce qu’il ne li vouloit faire hommage[2].


XXXIV.
Comment les Gascoins et les Bourdelais brisierent les trieves entre les II roys, et comment toute la baronie de Haynau furent desconfiz en Frise[3].

L’an de grâce mil CCC XLV, environ la Penthecouste, les Gascoins et les Bourdelois commencierent à brisier les trives en faisant plusseurs courses sus le royaume et les gens de France. Mais environ la Nativité saint Jehan Baptiste, le roy d’Angleterre envoia lettres au pape, disant que le roy de France avoit rompues les trives et que pour ce il le deffioit[4]. Lesquelles lettres, quant le pape les ot leues, il les envoia au roy de

  1. Chronique de Richard Lescot, p. 65, § 162.
  2. Sur la conquête des îles Baléares, du Roussillon et de la Cerdagne, en 1343-1344, par Pierre IV, roi d’Aragon, sur Jacques II, roi de Majorque, voir Lecoy de La Marche, Les relations politiques de la France avec le royaume de Majorque, t. II, p. 109 à 135.
  3. Cf. Chronique de Richard Lescot, p. 65, § 163 ; Chronique normande, p. 62-63 ; Chronographia, t. II, p. 209-210.
  4. Les lettres par lesquelles Édouard III annonce au pape qu’il défie son adversaire, Philippe de Valois, sont du 26 mai 1345 (Rymer, p. 41. Voir aussi (ibid.) d’autres lettres analogues écrites à plusieurs cardinaux).