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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/290

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ville et devaler en i panier par une corde, et ala parler au conte de Noranthon, et firent convenances telles que dès le samedi prochain[1] jusques à viii jours ensuivans, ceulz de la ville s’en partiroient et yroient hors du chastel et de la ville, sauf leurs corps et leurs biens. Et ceci fait, les Anglois entrerent en la ville et ou chastel dès ycelui samedi, et ceulz de la ville s’en departoient communement jusques à l’autre samedi[2], selon la forme de la convenance. Aucuns Anglois pillars roboient et pilloient ceulz qui de la ville s’en issoient ; toutes voies quant on le povoit prouver, il en estoient puniz incontinent de leurs capitaines. En celle ville estoient habitanz pour le temps, l’evesque de Triguier[3], dyocesain d’icelle ville ; monseigneur Raoul de la Roche et ledit monseigneur Huon Arael chevaliers, qui la ville gardoient aveques plusseurs grans et nobles. Puis, après ce que ceulz de dedens avoient rendue la ville, et que les Anglois y habitoient et avoient les clefs de toutes les entrées, ledit conte de Noranthon y fu celui samedi et le dimenche ensuiant. Au lundi[4] se parti li et son ost, et laissa gardes en garnison pour la seurté et deffense du chastel, et il le pooit bien faire, car il avoit aveques soy tant de gens que c’estoit aussi comme sanz nombre. Quant le conte fu parti de la Roche Deryan, si s’en vint à une ville close qui est nommée Lannuon[5] et l’assailli si fort

  1. 3 décembre.
  2. 10 décembre.
  3. L’évêque de Tréguier était alors Richard ou Raoul de Poirier (1338-1353).
  4. 12 décembre.
  5. Lannion, Côtes-du-Nord.