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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/314

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près de laditte ville pour herbergier li et son ost. Quant ceulz de Kalays virent qu’il estoient ainsi avironnez de leurs anemis, tant par terre comme par mer, il ne s’en espoenterent onques. Adonques jura le roy d’Angleterre qu’il ne se partiroit jusques atant qu’il eust prise la ditte ville de Kalays ; et appella le lieu où li et son ost estoient, là où il avoit fait edefier, Villeneuve la Hardie ; et là fu tout l’yver, et li administroient les Flamens vivres par paiant l’argent[1].

En ce meismes temps, reçurent les Flamens en conte et en seigneur le filz du conte de Flandres derrenierement tué à Crecy, et li promistrent et jurerent loyauté[2], et meismement qu’il ne le contraindroient à prendre femme oultre sa volenté, ne faire aucune chose contre la feaulté qu’il devoit tenir et avoir envers le roy de France. Adonques aucuns des Flamens se retrairent du tout de porter vivres aus Anglois pour ceste cause.

Ou moys de septembre ensuiant, le jour de la Sainte Croiz[3], le corps du conte d’Alençon derrenierement tué à Crecy fu enseveli aus Freres Prescheurs à Paris.

  1. Voir Jules Viard, Le siège de Calais, 4 septembre 1346-4 août 1347, dans le Moyen âge, 2e série, t. XXX (1929), p. 129 à 189.
  2. Le 7 novembre 1346, Louis de Male, alors âgé de seize ans, fils et héritier de Louis de Nevers, comte de Flandre, reçut le serment d’obéissance et de fidélité de toutes les villes et renouvela leurs coutumes (Chronicon comitum Flandrensium, dans de Smet, Recueil des chroniques de Flandre, t. I, p. 221. Cf. Chronique et annales de Gilles le Muisit, éd. Henri Lemaître, p. 169, et Chronique de Jean le Bel, éd. Viard et Déprez, t. II, p. 136).
  3. 14 septembre 1346.