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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/340

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la ville, sanz riens emporter, fors tant seulement les robes que ilz avoient vestues, qui fu grant pitié à veoir. Et vindrent la greigneur partie de Calais à refuge au roy de France qui les reçut moult aggreablement et leur fist et fist faire moult de humanité.

Item, tantost après, fist le roy convocacion general des prelaz, barons et nobles, bonnes villes, et de ses autres subgiez à Paris, à la saint Andrieu[1], et ilec, ot conseil avec euls de sa guerre, et comment il y pourroit mettre fin. Sus lesquelles, entre les autres choses, li conseillierent que il feist tost une grant armée par mer pour aler en Angleterre, et aussi par terre ; et ainsi pourroit finer sa guerre, et non autrement, et que volentiers li aideroient et des corps et des biens. Et pour ce, envoia par toutes les parties de son royaume certains commissaires, pour demander au pays, à chascun, certain nombre de gens d’armes.

Et en cel an, meismes, environ Noël[2], furent les Lombars usuriers, par procès faiz contre euls, sur ce que l’en leur imposoit que ilz avoient, contre les ordenances royaux qui mettoient paine de corps et de biens, presté cent livres oultre xv livres par an pour usure ; et aussi en prestant, ils avoient fait des usures sort ; et aussi que ilz avoient fait pluseurs contraux et prestz hors des foires de Champaigne, et en avoient

  1. 30 novembre 1347. Voir, sur ces États généraux, Henri Hervieu, Recherches sur les premiers États généraux, p. 227-228. Les lettres de convocation adressées aux bourgeois et habitants de Reims étaient datées du 10 octobre (Varin, Archives administratives de Reims, t. II, 2e part., p. 1162).
  2. Voir dans Ord., t. Il, p. 419, des lettres de Philippe VI du 28 décembre 1347 faisant connaître les mesures prises alors contre les Lombards usuriers.