Aller au contenu

Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

terre, et oncle du roy de France de par sa mere, et germain du roy d’Angleterre de par son pere. Quar comme le roy d’Angleterre vousist entroduire en son royaume aucunes nouvelletez indeues encontre le bien de tout son peuple et du royaume d’Angleterre, laquelle chose il ne pooit faire sanz leur consentement, si comme il disoient, et meismement qu’il le reputoient et tenoient pour ydiot et non souffisant au gouvernement du royaume ; il se rebellerent contre li, en tant que division se fist des barons d’Angleterre, dont les uns nourrissoient la partie du roy, et les autres la leur ; par quoy toute Angleterre fu mise en grant tribulacion et meschief. Et avint que un chevalier d’Angleterre, nommé Andri de Karle[1], qui desiroit à plaire au roy, espia en la ville de Burbugue[2] le devant dit conte de Lencastre et le prist malicieusement avec pluseurs autres barons ; lequel il admena avec ses prisoniers et presenta au roy d’Angleterre. En celle prise mourut et fu occis sus le pont de la ville devant dicte le conte de Harefort. Après ce que le conte de Lencastre et les autres barons orent esté presentez au roy, il envoia les barons en diverses prisons[3] ; et au conte de Len-

    fils d’Henri III, roi d’Angleterre. Voir Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. II, p. 41, note 1.

  1. Andrew Harcley, gouverneur de Carlisle.
  2. Continuation de G. de Nangis : Bourbrique, auj. Boroughbridge, Angleterre, comté d’York. Le combat de Boroughbridge fut livré le 16 mars 1322 (Chronicles of the reigns of Edward I and Edward II, t. I, Annales Paulini, éd. William Stubbs, p. 302. Cf. Thomas Walsingham, Historia anglicana, éd. Thomas Riley, t. I, p. 164).
  3. La Continuation de G. de Nangis dit : « ceteris omnibus ad diversas partes missis diversa passuris supplicia ».