Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/53

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noble homme et puissant, fu accusé par devers le roy sus plusseurs cas de heresie de par l’inquisiteur qui estoit frere de l’ordre des Preescheurs. Lequel seigneur, quant il fu accusé, le roy a petite deliberacion, toutes voies comme bon crestien, le fist prendre et arrester touz ses biens[1] et metre en prison au Temple à Paris[2]. Après en la presence de plusseurs prelaz, clers de droit et grant multitude de gent, ledit frere qui estoit breton, appellé frere Morise[3], proposa, en la presence dudit seigneur de Partenay, moult d’articles touchants heresie et requist qu’il respondist et jurast de la verité. Lequel seigneur, au contraire, proposa moult de choses contre ledit frere, par lesquelles il affirmoit li non estre digne de l’office d’inquisiteur, ne ne voult respondre ne jurer, ainçois appella à court de Romme de son audience, se aucune estoit.

Lors le roy quant il entendi ce, non voulant audit seigneur clorre la voie de droit, ses biens premierement restituez, il l’envoia à la court bien acompaignié de bonne garde. Et comme il fust venu en la presence

    philologique du Comité des travaux historiques et scientifiques (1903), p. 414 à 434.

  1. Le 29 août 1323, à la requête des amis de Jean Larchevêque, ses biens lui furent rendus (Archives historiques du Poitou, t. XI, p. 217, no CII).
  2. Ferri de Villepesque, chevalier, fut chargé de la garde de Jean Larchevêque au Louvre, au Temple et ailleurs (Journaux du Trésor de Charles IV le Bel, nos 3629, 3723, 3817, 3859, 6406).
  3. Maurice de Saint-Paul était inquisiteur de la province de Tours et d’une grande partie de celle de Bordeaux (abbé Vidal, op. cit.). Voir, dans les Journaux du Trésor de Charles IV le Bel, nos 3724 et 5239, les indemnités touhcées par Maurice de Saint-Paul pour cette affaire.