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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/84

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lui fu adjoint à compaignon messire Jehan Gaytan[1], cardinal, afin qu’il deffendissent sainte Église contre les Guibelins et especiaument contre ceulz de la cité de Milan, pour rayson des quiex, le Saint Pere avoit la cité et tout le pays mis en entredit ; lequel il ne gardoient ne vouloient garder en aucune maniere. Et se aucun, especiaument religieus le vousist garder, il estoit contraint à laissier le pays et à fuir s’en, ou il escouvenoit qu’il souffrist griez tourmens, par quoy il couvenoit qu’il mourust. Si afferment aucuns que plusseurs furent occis, qui ne vouloient celebrer devant eulz, ne à eulz administrer les sacremens de sainte Eglise.

Le roy d’Angleterre Edouart, qui estoit en prison, mourut en ce temps[2] et ne fu pas enterré ou sepulcre des roys. Si fu son filz Edouart confermé à roy d’Angleterre, et fist paiz à Robert de Bruz, roy d’Escose, pour li et pour ses successeurs à touz jours mais[3].

De la mort au roy d’Angleterre, se elle fu avanciée ou non, Celui le scet qui de riens n’a ignorance : c’est Dieu[4].

  1. Jean Cajetan des Ursins, promu cardinal en 1316, mourut à Avignon en 1339.
  2. Édouard II mourut le 21 septembre 1327.
  3. Au commencement de l’année 1327, Édouard III chercha en effet à faire observer les trêves conclues entre son père et les Écossais (Rymer, Fœdera, t. II, 2e partie, p. 689, 695 et 696, lettres du 15 février et de mars 1327), mais les hostilités ne tardèrent pas néanmoins à reprendre (Chronique de Jean le Bel, éd. Viard et Déprez, t. I, p. 36 à 38).
  4. On fait allusion au supplice que lui auraient fait subir ses gardiens Jean Mautravers et Thomas Gorney, au château de Berkley où il était emprisonné (Th. Walsingham, op. cit., t. I, p. 189).