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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/91

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toit en prison à Bruges fu delivré[1] par ceulz de Bruges meismes, eu premierement son serement ; c’est à savoir que les droiz, les libertez, les franchises et les coustumes de Flandres il garderoit loyaument sanz enfraindre ; et que, pour l’occasion de la prison, il ne feroit ou feroit faire mal à eulz ne à autre, car ce qu’il avoient fait, il avoient fait pour son très grant profit. Après il jura, (mais mauveisement tint son serement,) que en toutes ses grosses besoignes, il useroit especialment du conseil aus Flamens.


XV.
Comment le roy de France Charles, trespassa de ce siecle[2].

L’an de grâce mil CCC XXVII, manda le roy Charles au roy d’Angleterre que il venist faire hommage de la duchiée d’Aquitaine. Si s’excusa[3] le roy que bonnement n’i pooit venir pour la mort de son pere qui estoit mort nouvellement ; si l’ot le roy de France ceste foiz pour excusé.

  1. Le comte de Flandre, Louis de Nevers, fut délivré le 18 février 1326 (Kervyn de Lettenhove, Histoire de Flandre, t. III, p. 131).
  2. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. II, p. 80 à 82, et Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 644-645. Cf. Continuation de Géraud de Frachet, Ibid., t. XXI, p. 69, et Continuation de la Chronique de Jean de Saint-Victor, Ibid., p. 687-688.
  3. Dans la Continuation de Géraud de Frachet, on donne les motifs pour lesquels Édouard III ne voulut pas s’éloigner de l’Angleterre : « asserens ibi non esse tutum patriam elongare, timensque aliquos habere latentes inimicos » (Rec. des Hist., t. XXI, p. 69. Cf. Continuation de la Chronique de Jean de Saint-Victor, Ibid., p. 687).