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Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/218

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comme moi, je me crus juſtifié ; je me lève avec précipitation, & ſaiſiſſant un bâton noueux dont je me ſervois pour m’appuyer dans nos marches, je m’approche du Negre qui étoit aſſoupi, & je lui en décharge un coup violent sur la tête : il le tira de son aſſoupiſſement, & l’étourdit. Ma main tremblante n’oſa pas redoubler ; mon cœur frémit ; l’humanité gémiſſante y pouſſa un cri qui m’ôta la force de continuer.

Le Negre revenant à lui, se leva sur ses genoux, joignit les mains, & me regardant d’un air troublé, me dit d’un ton languiſſant, & avec l’accent de la douleur : Que fais-tu, mon Maî-