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Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/223

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mon ſeul lecteur ; & je ſupprimerois cette partie de mon hiſtoire, ſi j’imaginois que j’en euſſe jamais d’autres. Quelle idée ſe formeroient-ils de mon caractère ? De quelles atrocités ne me foupçonneroient-ils pas capable ? C’est d’après un oubli de ma raison, occaſionné par les plus grands malheurs, qu’ils prétendroient peut-être m’apprécier. Peu ſeroient aſſez justes pour méditer ſur mes infortunes, & pour ſentir que celles de l’eſpece des miennes sont faites pour opérer de grands changemens dans le naturel des hommes, & que les écarts auxquels elles peuvent les livrer, ne doivent pas leur être imputés à crime.

Auſſitôt que notre feu fut