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Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/240

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té : nous tremblions d’épuiſer nos proviſions avant d’être arrives dans quelque lieu habité, & de ne trouver aucun moyen de les renouveler.

Effrayés du paſſé, incertains de l’avenir, & de la durée de nos infortunes, nous paiſſions les heures à eſpérer, à gémir, à déſeſperer. Enſuite la vue d’une riviere toujours rapide ajoutoit à notre laſſitude ; l'impoſſibilité de la traverser, la néceſſité de marcher encore ſans ſavoir quand nous trouverions un lieu favorable, nous ôtoient le courage.

Sur la fin du ſecond jour que nous ſuivions cette rivière, je tournai ſur le bord avec mon bâton, une tortue qui pouvoit peser environ dix livres. Cette nou-