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Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/38

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donner ce déſagrément, & je me contentai d’obſerver attentivement ſa manœuvre, tant pour ma tranquillité, que pour celle de tout le monde qui n’avoit plus confiance qu’en moi.

Nous doublâmes enfin le Cap de Saint-Antoine ; de nouveaux coups de vent nous aſſaillirent, & ouvrirent encore des voyes d’eau que les deux pompes épuiſoient avec peine, quoiqu’on y travaillât ſans relache. Le vent ne ceſſoit pas de nous être contraire. Le mauvais temps augmentoit, la mer s’agitoit & nous menaçoit d’une tempête furieuſe ; nous n’aurions pu y reſiſter. L’alarme étoit generale ſur notre bâtiment ; cette ſituation douloureuſe & terrible ne paroiſſoit pas