Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/59

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Jamais prière ne fut plus ardente ; le ciel touché parut l’exaucer ; le vent ſe calma un peu ; l’agitation furieuse de la mer diminua, & nous offrit un ſpectacle terrible encore à la vérité, mais beaucoup moins que les jours précédens. Un de nos Matelots, excellent nageur, après avoir examiné quelques temps le chemin qu’il y avoit à faire pour atteindre la terre, ſe détermina à riſquer le paſſage. J’irai, nous dit-il, rejoindre mes compagnons nous eſſayerons de calfater & décintrer le canot ; peut-être parviendrons-nous à le mettre en état de faire quelques voyages à bord pour vous ſauver à tous la vie ; il n’y a plus que cette reſſource à tenter ; nous ne devons pas différer ; nos