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Page:Vibert - Pour lire en automobile, 1901.djvu/171

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Donc, en temps d’orage, j’ai inventé un petit paratonnerre portatif que j’appelle : parafoudre et qui se visse sur le sommet du chapeau

— Mais alors on va ressembler à un prussien porteur de casque ou à un colon porteur du casque colonial ?

— Momentanément, oui ; mais où est le mal ? Je continue ma démonstration : le temps menace, j’ai mon appareil sur moi, je le sors de son étui, je fixe la pointe sur mon chapeau et je laisse trainer derrière moi environ deux mètres du fil conducteur qui y est attaché de manière à conduire la foudre dans le sol, lorsqu’elle viendra à tomber sur le petit bobéchon pointu que je me suis mis sur le caillou.

Maintenant, il y a pour les dames élégantes qui ne veulent pas voir traîner le fil derrière elle, une autre combinaison ; le fil plonge dans une bouteille pleine d’eau qu’elles ont dissimulée dans leur poche. La foudre vient-elle à tomber sur la petite pointe qu’elles ont fixée au-dessus du sinciput, crac, l’électricité va se perdre dans l’eau de la bouteille et du même coup, rentrées chez elles, elles ont une eau électrisée, excellente, débarrassée de microbes et c’est toujours l’économie d’un siphon d’eau de Seltz !

Je crois qu’ainsi comprise, mon invention est simple, peu coûteuse et facile à appliquer, surtout en voyage. Et, à peine est-il besoin de le dire, je serai trop heureux, si, nouveau bienfaiteur de l’humanité, j’ai pu ainsi faire disparaître, d’un coup de baguette, les morts par la foudre, comme l’immortel Pasteur — saluez Raspail, le grand ancêtre. — a fait disparaître la mort par la rage — ou à peu près.