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Page:Vibert - Pour lire en automobile, 1901.djvu/181

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il y a quelques années dans cette dernière ville, et le fait est notoire que son entreprise vaut maintenant plusieurs centaines de mille francs ».

Il y a là, en effet, tout un vaste et charmant horizon ouvert à nos jeunes filles qui, une fois reçues médecines — pardon, médecins — pharmaciennes ou herboristes, ne trouvent pas une clientèle suffisante pour gagner leur vie.

Sans compter qu’avec l’ingéniosité du caractère français, il leur sera facile de perfectionner et d’étendre une profession, exercée probablement avec une certaine lourdeur, avec un manque de grâce manifeste, de la part des Demoiselles américaines !

D’abord nos jeunes embaumeuses pourront aller méditer dans le caveau de la Tour de Saint-Michel, à Bordeaux, et dans les fameux Campo Santo souterrains, qui se trouvent dans des cavernes et qui conservent habillés et frais comme l’œil, tous les macchabées pendant des siècles, en Italie. Il faut les épousseter de temps en temps, à cause de la poussière inévitable, quelquefois les farder un peu, leur mettre un soupçon de poudre de riz sur les joues et c’est tout !

C’est là qu’elles arracheront, au nom de la science pratique, à la bonne nature, ses secrets de conservation indéfinie, ignorés de Madame Vachon elle-même.

Il est même probable que ces découvertes ne manqueront pas de sel ! Qu’en pensez-vous, ô chimistes-géologues de mes amis ?

Enfin elles pourront étendre leur précieuse industrie à toute la faune et embaumer les animaux