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Page:Vibert - Pour lire en automobile, 1901.djvu/190

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tre d’émotion le cœur des vingt-trois astronomes réunis là, à un kilomètre de distance !

— Comme tout avait été prévu, trois d’entre eux s’élevèrent dans les airs, à 600 mètres d’altitude, en ballon captif.

L’effet était merveilleux et en grandes lettres d’imprimerie sur cent kilomètres de longueur, un mot immense, clair, lumineux : BONJOUR allait porter le premier salut des habitants de la Terre à ceux de Mars et il est probable que c’était la première tentative de ce genre, du moins dans notre système solaire à nous, depuis que le monde est monde ![1]

Spectacle magnanime, bien fait pour émotionner de tels hommes. Le feu habilement entretenu dans les rigoles par les Mongoles sous la direction des astronomes qui se multipliaient dans la nuit, courant un train d’enfer sur leurs bicyclettes et donnant d’ailleurs tout le temps leurs ordres par téléphone, dura jusqu’au matin, jusqu’à l’aurore et pour qu’il fût plus visible encore, de temps en temps on jetait dans le liquide enflammé des limailles qui le rendaient successivement de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, suivant la limaille jetée ou le sous-produit de la houille mélangé au pétrole

L’effet était saisissant, grandiose, surhumain, mondial dans la plus sublime acception du mot et laissait bien loin derrière lui le spectacle des affiches électri-

  1. Ils avaient tenu à prendre ce mot français, pensant qu’il valait mieux se servir de la langue savante et littéraire la plus universellement connue sur la terre.