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Page:Vibert - Pour lire en automobile, 1901.djvu/202

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    bonne fortune de pouvoir provoquer ce grand mouvement scientifique.

    Ceci dit, voici la note de mon excellent confrère :

    « Il y a longtemps que les esprits réellement scientifiques ont répudié la vieille fable de la vie limitée à notre seul et infime globe terrestre. Il n’y a plus que les pauvres gens, irrémédiablement abrutis par la croyance au mystère de la sainte Trinité, qui en soient encore à considérer les mondes sidéraux comme de mauvais lampions allumés à notre intention par le père Sabaoth.

    « Depuis que l’analyse spectrale nous a montré l’analogie de constitution de ces mondes à la fois entre eux et avec le nôtre, on n’envisage plus leur habitabilité comme un rêve. Ce serait faire injure aux lecteurs de l’Aurore que de s’attacher à leur démontrer longuement que la vie organique, issue des combinaisons de la matière, peut se manifester partout où il y a matière.

    « On n’ignore pas que Mars et les autres planètes de notre système flottèrent jadis, confondues avec les éléments qui formèrent notre Terre, à l’état de poussière incandescente à travers l’infini des espaces. Jusqu’à ce jour tout a confirmé l’hypothèse de Laplace. Puis ces amas tourbillonnants de poussière, se séparant, se condensant, formèrent les mondes qui peu à peu, solidifiés et refroidis, ont continué sous la double action des forces centrifuge et centripète, à graviter autour du foyer solaire.

    « Mars, plus petit que notre globe, s’est conséquemment refroidi plus vite ; la vie a dû y apparaître plus tôt ; son humanité peut donc être en avance sur la nôtre.

    « Faut-il rappeler les fameux canaux rectilignes qui semblent l’œuvre de volontés conscientes ayant cherché à mettre en communication les mers de la planète ?

    « Depuis plus d’un quart de siècle, des apparitions de lumières intermittentes à la surface de Mars avaient donné à penser qu’on se trouvait en présence d’appels faits au monde terrestre par des êtres probablement beaucoup plus forts que nous. Or, le 8 décembre 1900, date qui, si le fait est confirmé, demeurera immortelle dans les annales scientifiques, l’astronome Douglas, qui n’est pas le premier venu, a enregistré à l’observatoire de Flagstoff (États-Unis), un signal auquel il n’y aurait pas à se méprendre : une série de lignes droites de feu, longues de plusieurs centaines de kilomètres. Ces lumières, après s’être allumées subitement, ont brillé pendant une heure dix, puis se sont éteintes aussi vite qu’elles s’étaient allumées.

    « Or, la nature ne procède jamais ainsi : il n’est donc pas absurde de supposer qu’on se trouve en présence d’un appel fait par des « frères de l’espace ».

    « L’observation de M. Douglas a été annoncée au bureau central de Kiel par M. Perkering, directeur de l’observatoire d’Harward-Collège, un savant de premier ordre ; les publications astronomiques Nature, de Londres, et Astronomische Nachrichten l’ont enregistrée.

    « Il semblerait qu’en présence de ce fait, le plus considérable qui se soit produit dans l’histoire de l’humanité et qui devrait