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Page:Vibert - Pour lire en automobile, 1901.djvu/212

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— C’est cela, c’est cela, parions, mais que tenez vous ?

— Écoutez, Messieurs, je suis pauvre, mais je suis si certain de gagner que je tiens tout ce que vous voudrez ; faites une liste, je vous donne ma parole.

Bientôt la liste me revenait avec les noms de mes adversaires et la somme en face des noms ; ils avaient eu pitié de moi, les pauvres, ils n’avaient parié que 4 500 dollars contre moi.

Je dis : je les tiens et cordialement la soirée se passa à sabler le champagne et à nommer un jury d’honneur pour juger les cas, s’il y avait lieu.

— Quant à votre police, dis-je au fonctionnaire, elle sera débordée et aura le trac, tout comme les noirs et le menu peuple.

— Nous verrons bien, all right !

Trois jours plus tard, à l’heure fixée, en personne bien élevée, la fameuse éclipse totale du soleil arriva et tout le monde crut à la fin du monde.

La police et l’armée furent les premières affolées et ne purent rien faire.

Un certain nombre de noirs, tuèrent leur femme et leurs enfants, pour leur éviter de souffrir et se tuèrent ensuite, dans la naïve croyance de la fin du monde.

Mais un nombre au moins égal de blancs, Européens ou descendants Yankees, s’empressèrent de voler, de piller, d’incendier les demeures de leurs ennemis et, sous prétexte d’humanité, d’envoyer leurs belles-mères ad paires.

Je mets belles-mères au pluriel car un grand nombre s’étaient remariés plusieurs fois et avaient été trop