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Page:Vibert - Pour lire en automobile, 1901.djvu/225

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amant passionné de la belle, bonne et grande nature, source de toutes poésies, sans savoir si je faisais du panthéisme, oui ou non.

Dans ma jeunesse, très ferré en philosophie, j’ai dévoré et médité Spinoza, Schelling, Hégel, et j’avoue que je n’ai jamais rien compris à toutes leurs conceptions de panthéisme matérialiste ou idéaliste. Tout en Dieu ou Dieu en tout me semblent des formules également vides. Ces hommes n’ont jamais été que des rêveurs, ils n’ont jamais tenu compte des réalités tangibles que, seule, la science expérimentale peut nous révéler petit à petit.

Donc, que je fasse du panthéisme ou non, je m’en moque, ce que je sais bien, c’est que l’électricité est l’unique moteur de l’univers, sous ses trois formes : fluide, chaleur et lumière. Ce que je sais bien encore, c’est que je puis provoquer à volonté les manifestations du fluide-âme ou intelligence, comme vous voudrez, chez les êtres les plus obscurs, et cela me suffit, car je crois que cette double constatation sera très féconde au point de vue du développement futur de toutes les sciences, quelles qu’elles soient, purement expérimentales ou même morales, suivant l’acception fausse que l’on donne à ce qualificatif.

Tout doit être en effet rationnel, expérimental et démontré dans l’ordre scientifique.

Maintenant, des gens de très bonne foi, et qui suivent mes travaux avec trop de bienveillance, me disent :

— Vous êtes arrivé à cette conclusion que l’on peut condenser et réveiller le fluide-intelligence, l’âme universelle, à volonté chez l’être vivant, dans