Aller au contenu

Page:Vibert - Pour lire en automobile, 1901.djvu/392

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 364 —

l’angoisse horrible à Liège et comme ici on commençait même à en parler à Asnières-les-Bains et à Montrouge, je m’empressai de sauter dans un train pour aller d’abord à Liège consulter mon ami, le célèbre Nautilus, l’homme le plus au courant des mœurs secrètes de la Meuse, étant donné qu’il vit, le scélérat, dans sa plus étroite intimité depuis de longues années.

J’avais bien pensé ; il attendait ma visite et, sans broncher, il me répondit incontinent par un petit discours technico-larmoyant qui dura trois heures 47 minutes, et comme j’avais emporté avec moi un phonographe, je m’empresse d’en transcrire ici le passage le plus saillant :

Il y a cinq ans, ayant dû faire des travaux au port de Jemmeppe, on releva le mur d’eau en plaçant de nouvelles tablettes sur les anciennes. Actuellement les dernières mises se trouvent à hauteur de flottaison et devront être relevées de nouveau l’année prochaine.

Le port de Tilleur, qui fut construit en 1883, devra, lui aussi, être rehaussé ; les matériaux sont commandés et une partie est déjà sur les lieux.

Enfin, ce qui est plus grave, le barrage de Jemmeppe, lui aussi, s’est affaissé de 30 à 35 centimètres. Le résultat en est fort préjudiciable à la navigation, car ce barrage ayant pour fonctions de retenir les eaux à un certain niveau, de façon à les maintenir à 2 m.10 au-dessus du busc de l’écluse de Chockier, le niveau ne peut plus être conservé, et cette année qui fut assez sèche, entre parenthèses, les bateaux chargés à