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Page:Vicaire - À la bonne franquette, 1892.djvu/74

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Ma foi, tant mieux ! Vive la joie !
Et je souris béatement.
Vous croiriez voir un garnement
Qui s’attable en face d’une oie.

D’un rayon d’or je suis féru.
Je ris, je ris ; j’en deviens bête.
Et voilà qu’en tournant la tête,
Quelque chose m’est apparu.

C’est comme un bateau qui chavire
Comme un prunier qui va branlant,
C’est rose et bleu, c’est noir, c’est blanc,
Ça tourne, tourne, et vire, vire.

Tiens, une femme !… Eh oui, ma foi,
Même une assez belle gaillarde ;
Voyez-la donc qui me regarde
Et se gaudit, Dieu sait pourquoi.

Ses larges mains sont assez blanches,
Et son visage ! un vrai soleil !
Des yeux noirs, un teint plus vermeil
Que le jour au milieu des branches.