Aller au contenu

Page:Victor Baudot - Au Pays des Peaux-Rouges.djvu/143

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un certain moment, sur le visage de l’amiral Sperrey, commandant en chef de la flotte, des traces non équivoques de fatigue et d’ennui.

Deux jours après eut lieu dans la 1re et la 2e Avenue le défilé des équipages  ; en tête marchaient les hommes du «  Connecticut  », vaisseau-amiral  ; puis les marins des trois divisions de l’escadre, chaque division précédée de sa musique au grand complet. Il y avait, dit-on, 4 à 5000 hommes  ; presque tous paraissaient très jeunes, et je suppose qu’un grand nombre n’avait pris du service que pour faire à peu de frais et dans d’excellentes conditions cet immense voyage. L’ensemble était remarquable de bonne tenue et d’entrain  ; aussi les habitants de Seattle ne ménagèrent-ils point à ces belles troupes leurs acclamations enthousiastes.

À Seattle les églises sont fort nombreuses  ; outre six églises catholiques, on compte 80 temples protestants de différentes sectes, luthériens, méthodistes, piscopaliens, presbytériens, etc., etc. Moi-même j’étais chargé d’une paroisse italienne, établie dans un couvent de religieuses sur les hauteurs de Beaconhill. Deux autres paroisses catholiques sont desservies par nos Pères. La mission des Montagnes Rocheuses a de plus à Seattle un collège important, situé à l’intersection des rues Madison et Broadway. Plusieurs couvents de religieuses, un très grand pensionnat et un hôpital représentent l’élément congréganiste.

Après un séjour de cinq mois dans cette ville, et de six ans aux États-Unis, je fus rappelé en Europe. Ayant traversé le continent en quatre jours et quatre nuits, je m’embarquai le 27 août sur la Touraine, à New-York, et arrivai au Havre et à Paris le 4 septembre 1908. Contre toute attente j’étais allé en Amérique  ; contre