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Page:Victor Baudot - Au Pays des Peaux-Rouges.djvu/156

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MONOGRAPHIES INDIENNES.

IV.

La civilisation chez les Sauvages.


Les premiers blancs qui entrèrent en relation avec les sauvages, leur portèrent des couteaux, des haches, des briquets pour allumer le feu, des fusils, des couvertures, des vêtements, du sucre, du café et de la farine ; et ils donnaient ces objets en échange des peaux de buffalos jusqu’à la destruction de ces animaux par le fusil ; alors les sauvages eux-mêmes commencèrent à disparaître len­tement. Divisés en nombreuses nations, comptant des centaines de mille d’individus, ils peuplèrent l’Amérique dans les siècles passés, soutenant leur vie avec les pro­duits naturels du sol et surtout la chasse ; et comme ils le prétendent, ils étaient heureux ; à présent les survi­vants, en petit nombre, traînent leur existence dans la déchéance et la misère.

À la fin du siècle dernier, les Franciscains avaient en Californie trente missions florissantes, distantes entre elles d’une journée de marche, avec des milliers d’indigè­nes : maintenant tout a disparu.

Où florissant à présent les plus superbes cités des États-Unis, s’étendait la libre campagne, parcourue par les tribus nomades. Suivant les statistiques officielles, on compte actuellement aux États-Unis 250.000 Indiens. D’après la relation adressée au secrétaire de l’intérieur en 1893, il y a 123 tribus, distribuées en 102 agences ou territoires indiens ; un employé du gouvernement les administre avec le titre d’Agent des Indiens. La population actuelle de la Réserve des Pieds-Noirs (Piégans) est de deux mille âmes. Il y a là 72 blancs