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Page:Victor Baudot - Au Pays des Peaux-Rouges.djvu/189

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sueur. Alors le Soleil commanda à la Lune d’ouvrir la porte : la vapeur s’échappa de la tente sous forme de nuage blanc. Le Soleil demanda à sa femme où était son fils. La Lune regardant dans la tente répondit : « Il est assis au Nord. » Le Soleil ordonna de refermer la tente et continua ses cérémonies et ses chants : la cicatrice diminuait de plus en plus. Ayant fait rouvrir la porte, il demanda où se tenait son fils ; la Lune répondit : « Au Nord. » Alors il fit changer de place les deux jeunes gens et continua ses incantations avec plus de force que jamais. Enfin une dernière fois, faisant ouvrir la porte, il demanda à la Lune où était son fils ; elle répondit encore : « Au Nord. — Tu te trompes, » dit le Soleil.

La médecine était finie, la cicatrice avait disparu et le Pied-Noir ressemblait à l’Étoile-du-Matin à s’y méprendre. Rentré dans la grande tente, le Soleil parla ainsi au jeune Pied-Noir :

« Te voilà guéri, tu épouseras ta fiancée et de retour dans ta tribu tu diras à tous que je les protégerai toujours, si chaque année ils dressent en mon honneur une grande loge. Toute la tribu devra être là et m’offrir des présents qu’on exposera au sommet et tout autour de cette loge. Ainsi j’écouterai leurs prières. Les cérémonies devront être dirigées par une femme qui ait toujours été fidèle à son mari, autrement je n’écouterai pas leurs prières. Lorsque quelqu’un sera gravement malade, qu’il me fasse un vœu et je lui serai propice. »

Le Pied-Noir promit tout, prit congé et après un long voyage rentra au camp. Toute la tribu fut émerveillée de voir que la cicatrice avait entièrement disparu. Le jeune Indien rapporta tout ce que le Soleil lui avait ordonné de dire ; il épousa la jeune fille et depuis lors les Pieds-