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Page:Victor Baudot - Au Pays des Peaux-Rouges.djvu/212

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était un travail très dur, vu qu’il fallait une énorme quantité de bois pour se protéger contre les froids très rigoureux de ces montagnes. Parmi les hommes, à cause de leur tempérament fougueux et emporté, éclataient souvent des querelles suivies de blessures et de meurtres. Bref, leur manière de vivre était barbare autant que dure et pénible, contraints qu’ils étaient d’entreprendre de longs voyages pour chasser le Buffalo. Les femmes portant leurs enfants sur leurs épaules devaient les suivre et, avec mille fatigues, allumer le feu, préparer les repas, dresser la tente tous les soirs, l’enlever le matin et soigner les chevaux. Tel était le triste sort des Cœurs d’Alêne avant qu’on ne leur eût prêché la foi chrétienne.


II.

Conversion des Cœurs d’Alêne.


Ceux qui visitent maintenant ces tribus, auraient peine à croire notre récit, s’il n’était confirmé par le témoignage du bon P. Joset, un des premiers compagnons du P. de Smet, qui a vécu parmi ces sauvages pendant 41 ans. Mais comment, demandera quelqu’un, une nation aussi barbare a-t-elle pu être amenée à embrasser la civilisation chrétienne ? Pour accomplir cette grande œuvre, Dieu choisit le P. de Smet, de vénérée mémoire. Se souvenant de cette parole du Christ : « Allez dans le monde entier prêcher l’Évangile à toute créature », il se rendit le premier chez les Cœurs d’Alêne en 1841 et baptisa d’abord quelques enfants. De grandes difficultés s’opposaient à son généreux projet de convertir à la vraie foi toute cette tribu ; mais elles ne l’arrêtèrent point. Presque sans ressources, avec peu de compagnons, l’année suivante, 1842,