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Page:Victor Baudot - Au Pays des Peaux-Rouges.djvu/230

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sont fatigués ; laissez-les entrer dans leur case pour se reposer ; un peu plus tard, je vous appellerai et vous viendrez les voir. »

» Ils nous quittèrent avec ces mots « Gest spalgat » (bonjour), et nous entrâmes dans ce palais de six petites chambres, que le Père missionnaire avait coutume d’appeler en plaisantant son « étui ». La chambre, en effet, était juste assez grande pour contenir un lit, une petite table, deux chaises et un poêle. Cette maisonnette, ces cellules me sont plus chères que tous les palais du monde. Et je commence à apprendre cette langue, vraiment sauvage… »


VIII.

Les fêtes religieuses chez les Cœurs d’Alêne.


« Déjà un grand nombre d’Indiens étaient réunis à la Mission et il en arrivait d’autres chaque jour pour la fête de Noël, qu’ils appellent la fête des « Toopskelinger », c’est-à-dire « des coups de fusil » ; on verra plus loin pourquoi ils la nomment ainsi.

» Dès le commencement de la neuvaine, l’église était bondée de monde, le matin pour la messe et le chapelet, le soir pour l’instruction et le salut.

» Tous les Cœurs d’Alêne sont-ils déjà ici ? demandai-je au missionnaire.

» — Non, on en attend encore d’autres.

» — Et quand ils seront arrivés, où se mettront-ils, puisque l’église est comble ? »

» — Le sauvage sait toujours trouver une place ; et si vraiment il n’y en avait plus, on sortirait les bancs et l’on mettrait les plus jeunes dans le chœur. Du reste soyez certain qu’une église que nous disons comble en Europe,