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Page:Victor Baudot - Au Pays des Peaux-Rouges.djvu/234

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possible à décrire ; pour s’en faire une idée, il faut l’avoir vu. »

Un mot de leur dévotion à la T. S. Vierge : elle est à la fois tendre et affectueuse, forte et persévérante. On me dit que pour la Madone ils font de grands sacrifices, qui vont parfois jusqu’à l’héroïsme. Quand un missionnaire craint de ne pas obtenir de l’un d’entre eux une chose trop pénible à l’amour-propre, il lui dit : « Faites-la pour la Madone. » Alors le « non » expire sur ses lèvres ; il rougit, courbe le front, baisse les yeux et une larme furtive roule sur ses joues. On ne peut rien refuser à la Madone ; et la nature, malgré sa répugnance, est forcée de se soumettre. Le coupable se présente au sanctuaire de Marie, prie avec ferveur ; la Ste Vierge répand dans son âme la force qui triomphe de toute difficulté, la réconciliation se fait, l’occasion est éloignée.

Ils n’ont pas moins de dévotion au Sacré-Cœur, à qui est consacrée leur église. Presque tous les adultes font partie de l’Apostolat de la Prière et de la Confrérie du Sacré-Cœur. Ils sont très exacts à réciter chaque jour les prières prescrites, et beaucoup d’entre eux viennent non seulement de loin pour communier le premier vendredi du mois, mais ils ne laissent passer aucune semaine sans faire, le vendredi, un acte solennel de réparation à ce divin Cœur, si cruellement offensé par les hommes qu’il a tant aimés ! Ceux qui ne peuvent venir le vendredi, font la sainte communion le premier dimanche du mois.

À peine eurent-ils connaissance de l’œuvre de la communion réparatrice, que sept d’entre eux se présentèrent aussitôt pour former une sainte ligue et communier chacun son jour en réparation des outrages commis envers le S. Sacrement. Pris d’une sainte émulation, ils obtinrent de former plusieurs séries hebdomadaires de communions réparatrices.