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Page:Victor Baudot - Au Pays des Peaux-Rouges.djvu/30

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SIX ANS AUX MONTAGNES ROCHEUSES

une allée centrale qui va d’une porte à l’autre. À une extrémité se trouve le cabinet de toilette, à l’autre un gros poêle de fonte ; de chaque côté de l’allée centrale sont rangées des banquettes à deux places, et correspon­dant à chaque banquette, une fenêtre ordinairement double et qu’on n’ouvre presque jamais ; la ventilation se fait par des prises d’air dans la partie haute du wagon. Il n’y a qu’une classe et qu’un prix pour tous les voya­geurs ; ceux qui désirent plus de luxe et de confort, mon­tent dans les voitures de la Compagnie Pullman, ou comme on dit là-bas « prennent un Pullman. » Les locomotives sont énormes et munies chacune d’une cloche qui doit sonner sans interruption aussi longtemps qu’un train est en mouvement dans une gare ; s’il y a donc plusieurs trains, ou comme dans certaines stations plus importantes un grand nombre de trains, le carillon augmente à pro­portion.

Au sortir de la grande ville nous longeons d’abord la rivière Hudson, très large, bordée sur la rive droite par une longue terrasse de roches calcaires et de vertes col­lines ; nous la remontons sur la rive gauche jusqu’à Albany, capitale de l’État de New-York, et résidence du gouverneur. À partir d’Albany nous nous élançons vers l’Ouest, et par les villes de Utica, Rome, Syracuse et Rochester, nous gagnons Buffalo, où nous arrivons vers 7 h. du soir. Ici deux routes s’ouvrent vers Chicago : l’une longe la rive méridionale du lac Érié et passe par Cleveland, dans l’État de l’Ohio ; l’autre remonte au nord du lac Érié, en passant par les chutes du Niagara et se di­rige à l’ouest vers Détroit. Nous prîmes cette dernière route, et vers 8 h. du soir nous arrivions à la station de Niagara-Falls. Malheureusement la nuit était venue et il pleuvait ; le train stoppa quelques minutes, pendant les