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Page:Victor Baudot - Au Pays des Peaux-Rouges.djvu/43

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SPOKANE ET LES INDIENS

tuel, et cependant de dimensions respectables, dut être rapproché des nouveaux bâtiments : on le mit sur des roulettes et on le transporta tout d’une pièce sur son nouvel emplacement. L’opération coûta 10.000 dollars (50.000 francs).

Le collège de Spokane s’appelle Gonzaga College  ; il a pour patron S. Louis de Gonzague  ; on espère le transformer un jour ou l’autre en Université.

J’y fus reçu comme un frère par le R. P. Crimont, alors recteur et maintenant Préfet Apostolique d’Alaska  ; je m’y installai pour quelques semaines en attendant le retour d’Europe du supérieur général de la mission, Te R P. de la Motte. Dans l’intervalle j’eus l’occasion de visiter la mission de Colville et la réserve des Cœurs d’Alène.

Colville est au Nord de Spokane, près des lignes du Canada, sur la rivière et la cascade du même nom  ; c’est un ancien fort de la Compagnie de la Baie d Hudson. Une des premières choses que je remarquai en arrivant et qui m’étonna, c’est que le bureau de poste est installé dans notre Résidence, et c’est un Père qui est maître de postes, désigné par le gouvernement. La maison, bâtie sur une colline, est assez loin de la station, simple plate-forme en bois, sans abri. D’autre part les trains ont souvent des retards et quelquefois personne ne se trouve là à leur passage  ; quelquefois même ils ne s’arrêtent pas et se contentent en passant de ralentir la vitesse. Comment donc arrive et comment part le courrier  ? me demandez-vous. Pour l’arrivée, rien de plus simple : le postier du train jette sur le sol le sac de dépêches que l’on va ramasser ensuite  ; pour le départ, il décroche d’une sorte de potence, dressée au bord de la voie, le sac renfermant le courrier à expédier, qu’on y a suspendu d’avance.