Aller au contenu

Page:Victor Baudot - Au Pays des Peaux-Rouges.djvu/56

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
48
SIX ANS AUX MONTAGNES ROCHEUSES

fit le simulacre de se les laver en les passant l’une sur l’autre, avant de me rendre ma politesse.

Le lundi 3 novembre, je profitai de la voiture du facteur rural qui nous avait comme d’habitude apporté le courrier (car ici encore les Pères tiennent le bureau de poste), et repris le chemin de Tekoa. Sur la route, nous rencontrâmes de nombreux Indiens se rendant à la ville, les uns dans des voitures attelées de deux et même de quatre poucys, les autres à cheval. Notons en passant que les femmes montent à cheval comme les hommes  ; quelquefois même l’absence de barbe chez ceux-ci peut occasionner des méprises.

À Tekoa je pris le train et rentrai à Spokane. J’avais un instant hésité à partir, à cause du mauvais état des chemins. Mais bien m’en prit de n’avoir pas attendu plus longtemps : le lendemain l’employé des postes dut faire son service à cheval, la boue ayant rendu les routes impraticables aux voitures.

Nous avons maintenant une idée de ce qu’est une mission indienne dans les Réserves américaines. Au centre, vous trouvez invariablement une église d’assez grandes dimensions  ; à côté de l’église, sous un auvent de 7 à 8 mètres d’élévation, la cloche  ; puis la maison des Pères, le tout en bois et d’aspect fort modeste. Aussi près que possible de la résidence des missionnaires, quelquefois même dans la résidence, l’école des garçons  ; à quelque distance, l’école des filles et l’habitation des religieuses enseignantes. Ces écoles malheureusement n’ont plus aujourd’hui la même importance qu’autrefois, les subsides du gouvernement ayant, été totalement supprimés. Autrefois le missionnaire était la seule autorité reconnue à côté des chefs indiens  ; depuis, le gouvernement des États-Unis a établi dans chaque Réserve une agence, et près