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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/131

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LÉGENDES BRUXELLOISES

C'est de là qu'ils descendaient dans les plaines, faisant alliance avec des bandits et des voleurs de grand chemin, pillant, ravageant, saccageant, dévastant, tuant, sans souci de l'honneur, du bien d'autrui, des humbles qui peinaient dur pour gagner leur pain quotidien. Pour eux, ils passaient leur vie dans l'abondance et les richesses qu'ils devaient à leurs crimes.

Or donc, Guillaume VI, duc de Juliers, était accusé de pratiquer cette étrange manière de faire fortune, ou tout au moins de protéger des brigandages.

Sur ce, ayant appris la chose, sans approfondir la question de savoir si ce noble seigneur était accusé à tort ou à raison, pressé du reste de toutes parts de mettre un terme à cette désolation, Wenceslas leva son étendard de guerre, réunit ses gens d'armes, vassaux, vavassaux et varlets et à la tête d'une nombreuse armée marcha contre le duc de Juliers, allié au duc de Gueldre.

Ah ! qui dénombrera les nobles gentilshommes qui se rangèrent sous la bannière au lion d'or ! Brabançons, Liégeois, Français même, étaient accourus à l'appel du duc. Les Bruxellois surtout avaient tenu à honneur de combattre. Jean et Henri de Bouchout, Walter de Beerthem, Robert de Berlaer, Jean d'Ophem, Guillaume, seigneur d'Aa,