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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/133

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LÉGENDES BRUXELLOISES

se chargèrent avec tant d'impétuosité qu'ils s'entretuèrent. L'histoire ne dit pas ce que l'on retrouva de leurs corps.

Sept mille Brabançons tués, parmi lesquels sept cents nobles, entre autres les chevaliers bruxellois Jean de Releghem, Gérard Rolibuc, Franc Swaef, Walter Pipenpoy ; deux mille prisonniers, Wenceslas captif : tel fut le bilan de la journée. Renaud de Gueldre, blessé dans le combat, mourut trois jours après. Quant à Wenscelas, il resta onze mois en prison. Il ne dut sa liberté qu’à son frère Charles IV, empereur d’Allemagne, et ses sujets eurent à payer, pour prix de sa rançon et de celle de ses alliés, neuf cent mille moutons d’or, soit sept millions de francs de notre monnaie, somme considérable pour cet objet et pour ce temps. Pour le nôtre aussi.

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Le plus curieux est que les Bruxellois semblent avoir été absolument sûrs de remporter la victoire en cette campagne. Nos compatriotes ont toujours été – ils ont du reste le défaut de la qualité, car ils croient à la légère ce qu’on leur raconte – quelque peu hâbleurs, fanfarons. On ne s’imaginerait pas qu’ils sont nés sous un ciel brumeux qui n’est absolument pur que six jours par an en moyenne. On les