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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/14

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Prologue


L'étranger, ou le Bruxellois peu au courant de nos vieux usages, qui passerait vers la fin d’un jour d’été dans un des quartiers populeux de notre antique cité, y serait témoin d’un spectacle intéressant et qui a rarement tenté le pinceau d’un peintre.

Le soir tombe. La journée ayant été très chaude, les habitants viennent prendre le frais au seuil des demeures. Assis sur de vieilles chaises boiteuses ou sur des bancs, plus souvent au bord des trottoirs et sur les escaliers des maisons, les hommes et les femmes, celles-ci portant presque toutes un enfant dans les bras, rient, jasent, s’interpellent d’un bout à l’autre de la rue : ce sont des bruits divers, des éclats de voix, des exclamations bruyantes entrecoupées par les cris des gamins qui courent, se heurtent, se bousculent, jouent et dont les pieds nus claquent contre les pierres. Les hommes fument leur pipe, les jeunes filles tricotent, occupation