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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/195

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LÉGENDES BRUXELLOISES

On dit que son maître, Philippe II, rit une seule fois dans sa vie[1]. Albe ne rit jamais.

Mais il pleura.

Il pleura le jour où, d’une maison de la Grand’Place, il assista à l’exécution des comtes d’Egmont et de Hornes et vit tomber leurs têtes. Larmes de quoi ? De tristesse, de douleur, de regret, de remords ? De joie peut-être…

…Cet homme fut un jour béni en Belgique…

II

Jean Spelleken

Albe avait des collaborateurs. Accomplir seul la vaste, mais sinistre tâche qu’il s’était donnée, lui eût été impossible.

Parmi ceux qui l’aidèrent à répandre le sang de nos pères, il en est dont le nom doit être connu et retenu, comme l’on connaît et retient le nom de certaines plantes dont le fruit donne la mort.

On sait qu’aussitôt après le départ de Marguerite de Parme (30 décembre 1567), Albe, méconnaissant les franchises des villes et des provinces, créa un tribunal extraordinaire chargé de juger les crimes religieux et les crimes d’État commis en Belgique.

  1. Voir page 111.