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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/23

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LÉGENDES BRUXELLOISES

méchante femme était détestée ; il faisait beaucoup de bien aux pauvres gens et l’on était heureux rien qu’à le voir. Les petits enfants n’en avaient pas du tout peur.

Or, un jour, un petit garçon qui passait dans la rue de l’Étuve s’arrêta et, sans prendre garde à l’endroit où il se trouvait, se mit à satisfaire un besoin impérieux, mais fort naturel, contre la porte de la maison de la sorcière.

Cela s’est vu de tous temps et se voit encore chaque jour.

Mais la sorcière, entendant peut-être un bruit insolite, sortit de sa demeure et apercevant le petit bonhomme qui finissait à peine, lui dit tout en colère :

― Tu as déshonoré ma maison en faisant ce que tu as fait. Je te condamne donc à faire la même chose durant tous les siècles qui vont venir.

Puis elle rentra chez elle.

C’était une méchante femme, n’est-ce pas ? et l’enfant ne méritait pas un châtiment si sévère. Aussi, que vit-on soudain ? Le bon vieillard apparut tout à coup portant dans ses bras une statuette de pierre qu’il mit à la place du petit garçon. Il prit celui-ci par la main et le conduisit auprès de ses parents.

Depuis ce temps la statuette a toujours fait ce