Aller au contenu

Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/238

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
225
LE REFUGE DES URSULINES

Le lendemain, le magistrat fit fermer les portes de la ville et l’enquête officielle commença.

On promit une somme de deux mille couronnes à qui ferait arrêter l’assassin. Le 11 novembre, la duchesse augmenta la récompense de douze mille florins. On visita les barques du canal, les ruelles hantées par les gens de mauvaise foi, les cabarets borgnes ; on arrêta différentes personnes qu’on fut contraint de relâcher, les preuves faisant défaut.

Enfin, on crut avoir découvert l’assassin.

C’était un misérable à l’aspect louche, à première vue capable de bien des choses. On l’arrêta et on le mit à la torture selon la coutume du temps.

Il n’avoua rien.

On l’envoya à la prison de Vilvorde.

Il resta trente-deux ans dans les fers !

Quant au malheureux duc, on lui fit de grandes funérailles. Il fut enterré dans l’église de la Chapelle, revêtu de l’habit des Chartreux.

*
* *

L’assassin s’était réfugié en Italie.

C’est là qu’il vécut, ignoré, jouissant de sa vengeance.

Mais le criminel ne peut mourir sans remords.

Légendes bruxelloises.

15